Carole Korngold donne à voir une sélection d'artistes et d'oeuvres contemporaines renouant en l'art cette absolue nécessité de reformuler le monde avec sobriété, rigueur poétique et universalité.

Née en 1971 à Paris, Carole Korngold, après des études littéraires et d’histoire de l’art aborde le commerce d’antiquités et d’œuvres d’art contemporaines dans les années 90. En 2021 elle ouvre rue de Grenelle à Paris un espace dédié à l’art actuel qu’elle présente dans un esprit de cabinet d’amateur où les rencontres entre œuvres d’art et objets sont inattendues.
Depuis ses études à l’Ecole du Louvre Carole Korngold ne cesse d’exprimer un engagement esthétique très éclectique et d’inventer un univers d’expression particulièrement original.
Antiquaire à 24 ans, cherchant la trace sensible de la main, la part du geste, le cheminement et le processus ou réside l’émotion, elle trouve naturellement une place auprès des artistes avec lesquels se construit telle une évidence aujourd’hui ce lieu singulier.
Sa galerie s’inspire d’une esthétique de la modestie, de la beauté imparfaite pour laisser place à la révélation et l’expression d’artistes contemporains appartenant à des champs très divers, de la sculpture à la peinture, ou la photographie, réunis en un laboratoire personnel voué aux métamorphoses. Parallèlement à cette démarche son œil s’exerce dans des expositions qu’elle met en scène dans des lieux insolites, muséables ou historiques qu’on lui confie. Elle y développe son art des rapprochements qui permet de cerner le plaisir de la nécessité de regarder l’art comme élan vital essentiel.

« Les historiens de l’art et de la littérature
savent qu’il y a entre l’archaïque et le moderne un rendez-vous secret parce que les formes les plus archaïques semblent exercer sur le présent une fascination particulière mais surtout parce que la clef du moderne est cachée dans l’immémorial et le préhistorique. »

Giorgio Agamben

Ces lignes du philosophe italien Giorgio Agamben inspirent Carole Korngold qui envisage son rôle de passeuse comme un exercice de séduction pas vraiment innocent, doucement flatteur, mais chemin exigeant qui mène aux interrogations essentielles.
Les vies silencieuses l’intriguent, ou, mieux, l’intéressent. Elle se vit en missionnaire de leurs mystères, certaine que la poésie est indispensable
même si elle ne sait pas vraiment à quoi.
On soupçonne que le clair-obscur est sa lumière préférée. L’obscurité émet chez elle un rayonnement qu’elle impose comme le plein jour.
Dans son approche de la réalité, le fragment dépasse le tout, la trace a force d’affirmation. La chose intrigante flatte sa curiosité de philosophe
dont la casuistique est nécessité vitale.
Pour rassurer, se rassurer, elle sollicite le confort de l’esthétique. Tous les choix qu’elle fait ont la fausse légèreté de la contemplation apaisante.
L’art qu’elle défend, s’il reste questionnement, n’est pas agressif et ne s’inféode à aucune école militante. Ses parti pris ont l’éclectisme facile, mais tissent des liens familiaux. Le spectateur de ses propositions se reconnaît dans les registres et les arguments artistiques communs dont usent tous les artistes qu’elle découvre. Le calendrier de ses accrochages s’entendent comme un écho éternel,
tant ils sont démarches gémellaires…