
Philippe Borderieux, né à Bourges et à Paris, conjugue dessin, peinture et céramique dans une carrière artistique riche, marquée par son enseignement à l’École Supérieure des Beaux-Arts de Caen et couronnée à la Manufacture des Gobelins. Son œuvre, nourrie par Naples et Palerme, revisite un passé mythique avec une sensibilité vibrante.
Philippe Borderieux
Philippe Borderieux, né à Bourges et à Paris.
Après des études d’Art et un professorat dans le supérieur, il finit sa carrière à la Manufacture des Gobelins / Mobilier National après avoir enseigné le dessin et la pratique de la peinture à l’Ecole Supérieure des Beaux Arts de Caen. Philippe Borderieux mène sa carrière d’artiste soutenu par les institutions et les galeries qui lui ont permis de constituer un travail fort et sensible reliant le dessin, la peinture et la céramique, médium prenant une place importante dans sa création récente.Actuellement, une commande publique émanant de la Manufacture de Gobelins nous donnera l’occasion de voir la réalisation de deux banquettes en "Savonnerie velours" d’après des cartons du peintre. Présent à Paris, à Bruxelles et à New York, Philippe Borderieux poursuit son travail en favorisant une alternance de lieux qui le nourrissent, en particulier avec Naples, mais aussi Palerme. La céramique, le chant, le trait, le geste et la couleur sont les constituants de sa pratique, involontairement animée par les voix du passé. Naples est son creuset, une archéologie du "Grand Tour" qu’il reprends à son compte. Le citron est l’emblème de cette côte Amalfitaine et de la Sicile ; il aime s’endormir à l’ombre des citronniers, auprès des roses, qui s’accordent à accomplir le miracle de "la Grande Bellezza". Il se constitue des cartes, des pavements, des déambulations – dont on ne perçoit que des fragments, une mise en abîme de Souvenirs enfouis. Le thème des Centaures et des représentations de combats et postures symboliques, montrent à nouveau les proximité de ses lieux de prédilection : moments de Vies, d’errances, ou d’abandons. Ce sont des esquisses oubliées pour des fresques, des représentations de jardins perdu. C’est donc un fil à la fois ténu et fragile pour un labyrinthe reliant passé et présent, duquel Philippe Borderieux trouva son cheminement.
AMALFI
Noir de cendres étouffantes
Noir de drames et d'effacements
les figures de cette tragédie tentent
de laisser leurs empreintes fixées
sur les fresques de ces murs disloqués.
La cendre déposée comme un linceuil,
dépôts séculaires qui freinent la
résurrection de cette tragédie ;
faite de pierres brûlantes,
de fumée d’encre
et de mort.
La sténographie de ces rituels antiques
restent des énigmes, lecture faussées
par l’oubli, le désamour de ces contes
mythologiques qui cherchent à renaître dans l’épaisseur de ces
enfouissements.
novembre 2024