J’ai connu le travail de Mirco Marchelli grâce à la magnifique exposition menée par - Daniela Ferretti en 2013 au Palazzo Fortuny (scénario muta per low clouds). Dix ans plus tard, la fantaisie des gribouillis, la transgression
de la norme, l’imperfection recherchée, les motifs heureux qui sont son sujet
de prédilection ainsi que le principal de ses matériaux - celui permanent mais jamais figé dont sont faits l’art et le temps - coïncident avec le drôle
de lieu presque indéfinissable ou j’expose - j’explore - je donne à voir
sous l’enseigne de Tourrette des artistes qui amplifient mon goût pour le Wunderkammer contemporain. D’une qualité poétique forte BUONI OFFICI se réfère tant au monde ecclésiastique avec d’infinies nuances, révélées : dans la partie visuelle, par l’application plastique des polymatériaux. Dans la partie sonore, par l’utilisation de thèmes relatifs au monde du travail, musicalement soulignés par la rythmicité et la cadence claires de l’utilisation de l’ensemble percussif.

Pour cette nouvelle “polyphonie tangible” comme l’écrirait Paul Klee - découvrons le Mirco alchimiste - transmuant la matière en or - faisant usage de ces fragments et rébus de frise ancienne, de ces cadres oubliés et remisés , l’Art du temps devenant temps de l’Art - dans l’atelier se San Lorenzo -. « L’or - Le plus pur des métaux qui, de par sa particularité physique, a pris dans toutes les cultures une valeur hautement symbolique à la fois dans un sens positif et négatif, est un matériau de couleur difficile à manipuler avec mesure et équilibre. Marchelli l’a apprivoisé à sa manière, avec l’humilité franciscaine, en utilisant de vieilles frises, des fragments de cadres, pauvres objets abandonnés patiemment collectés, mis de côté, catalogués en attendant qu’une idée surgisse, qu’un nouveau projet prenne forme et que la transmutation s’opère. Le projet prend forme et la transmutation s’accomplit : de scories inutiles à des présences porteuses de compositions vibrantes, tantôt discrètes, tantôt vigoureusement affirmées, et tantôt enlevées...baroque... chaque fragment cesse d’être ce qu’il a été et se confond avec son voisin... un Mirco en diable ! » 

Propos recueillis auprès de Daniela Ferretti entre Venise et
Ovada cette année.